Dans son programme
électoral, Nathalie Appéré s'était engagée à ce qu'il n'y ait
plus d'enfants à la rue à Rennes. Depuis cette date, la
municipalité intervient en complément du 115 pour mettre à l'abri
les familles qui, en totale infraction avec la loi (asile et code de
l'action sociale), ne sont pas prises en charge par l'État. Cela
représente pour la ville une dépense annuelle de 800 000 euros en
nuitées hôtelières, pour une centaine de personnes chaque soir.
Même si cela a constitué une amélioration sensible par rapport à
la situation précédente, cette dépense énorme ne permet toutefois
pas une vie digne pour les personnes concernées.
Comme le dénoncent les
rapports des SAMU sociaux, l'hébergement hôtelier induit de
nombreux problèmes sur le plan de la scolarisation et sur le plan
sanitaire ; une note ministérielle appelait même à le réduire
au maximum (plan
Pinel février 2015).
Depuis 2 ans,
l'association « Un toit c'est un droit », prête à
signer des conventions, ne cesse de demander à la ville de mettre à
disposition des bâtiments municipaux inoccupés. Les personnes sans
abri se déclarent elles-mêmes prêtes à participer financièrement.
À titre comparatif, le
coût d'un hébergement en CADA incluant logement et
accompagnement social, s'élève pour un public équivalent à 839
000 euros : on peut donc estimer que la ville aurait tout à
gagner économiquement à accéder aux demandes des associations.
L'association « Un
toit c'est un droit » a fourni plusieurs adresses de maisons en
parfait état appartenant à la ville, vides de tout occupant (et
parfois chauffées depuis plusieurs mois quand ce n'est pas depuis
plusieurs années !) : silence radio du côté de la mairie !
L'association « Un toit c'est un droit » entend dénoncer
fermement ce qui constitue un véritable scandale, tant sur le plan
humanitaire que sur le plan financier.
Rappel lettre à
Nathalie Appéré :
Nous vous avons
sollicités pour une mise à disposition, sous convention, d'une
maison inoccupée appartenant à la municipalité, située au n° 10
de la rue Jean Boucher. Ce bâtiment, en parfait état, était
précédemment occupé par des associations (Le Pélican, S2D, Encre
de Chine, AFPS) qui ont depuis été relogées dans d'autres locaux.
Il semblerait que la Mairie envisage de mettre en vente ce pavillon
(tout comme celui d'à côté, qui était auparavant loué à
l'association des Tombées de la Nuit, et qui est inoccupé depuis
plus de 2 ans).
Notre demande part du
constat que certaines familles ne sont logées ni par le 115, ni par
la Mairie. Ainsi la famille M. dont nous avons longuement exposé la
situation dramatique en réunion de concertation (3 enfants mineurs
scolarisés, avec une maman qui vient d'obtenir une autorisation de
séjour pour raison médicale). Nous avons par ailleurs été saisis
du cas de Madame K. et de son enfant, traité pour une maladie grave
par le centre d'hématologie pédiatrique de l'hôpital Sud : là
encore, un hébergement stable assurerait de meilleures chances de
réussite des soins. Les 2 familles, que
nous connaissons depuis longtemps, pourraient aisément résider dans
la même maison et nous serions particulièrement attentifs au
respect des engagements pris.
Dans un premier temps,
le 21 avril, Monsieur Bourcier avait pris note de notre demande, transmise
par Madame Faucheux, promettant de se renseigner et nous assurant
qu'une réponse nous aurait été donnée le 30 avril (à l'occasion
de la réunion du groupe de réflexion sur l'Encyclopédie des
migrants au Triangle). Le jour dit, M Bourcier nous a affirmé s'en
occuper dès le lundi suivant (2 mai). Nous sommes aujourd'hui le 9
et nous n'avons toujours aucune nouvelle.
Nous pouvons
comprendre que le calendrier municipal n'est pas exactement celui du
monde associatif, toutefois, le cas de la famille M. a été signalé
de très longue date (puisqu'ils sont à la rue depuis plus de 2
mois). Nous ne pouvons aujourd'hui comprendre l'absence de réponse
que comme une volonté de la part de la municipalité de ne pas
traiter le problème.
Certes, d'autres
familles sont hébergées par la mairie : tous les rapports le
démontrent, l'hébergement hôtelier précarise les familles et
accentuent les problèmes de santé et de scolarité. Que la
Municipalité dispose de bâtiments vides, en parfait état, pour
lesquels elle paie des systèmes et des sociétés de surveillance
quand des familles sont à la rue ou connaissent des conditions de
vie très difficiles liées à l'hébergement hôtelier, nous semble
proprement inadmissible. L'hébergement en hôtels, représente un
coût annuel de 800 000 euros pour les contribuables rennais (annonce
faite à la conférence La Vie-Ouest France le 25 avril par M
Bourcier) quand, pour un nombre équivalent de personnes, le coût
total en CADA (logement et accompagnement social compris) revient à
839 000 euros annuels.
Tant pour des raisons
humanitaires que pour des raisons économiques, nous réitérons donc
notre demande de mise à disposition de la maison de la rue Jean
Boucher qui pourrait aisément accueillir 2 familles. Nous pouvons
également adjoindre à cette demande celle concernant la maison
voisine qui se languit d'habitants depuis si longtemps (mais qui,
dans le même temps, représente une dépense conséquence en terme
de surveillance). Rappelons, s'il en est besoin, que notre
association a toujours scrupuleusement respecté ses engagements pour
ce qui concerne la fin des contrats : dès que le bailleur nous
fait savoir la mise en chantier de son projet, nous nous engageons à
quitter les lieux. Dans l'intervalle, la Mairie pourrait s'honorer
d'avoir contribué à offrir une vie plus digne aux personnes, tout
en faisant quelques économies substantielles sur le budget
municipal.
Nous connaissons de
nombreux autres bâtiments identiques appartenant à la municipalité
et qui sont inoccupés depuis des mois, voire des années. Que l'on
ne nous réponde pas que ces lieux « ne sont pas en état »,
les deux exemples cités plus haut, que nous connaissons
parfaitement, démontrent très exactement le contraire. Nous serons
donc particulièrement attentifs à votre réponse ainsi qu'au
décompte des jours d'inoccupation des lieux (à partir du 29 avril
pour le n° 10), et ne manquerons pas d'en rendre compte publiquement
d'ici une quinzaine de jours.
Dans l'attente de
votre réponse, veuillez recevoir nos salutations distinguées.
Pour l'association Un
toit c'est un droit,
sa présidente,
Armelle Bounya
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