mercredi 3 mai 2017

une délégation de la ville de Rennes aux Jardins de la poterie

Ce 25 avril, les résidents s'étaient mis sur leur trente-et-un pour recevoir une délégation de la ville de Rennes constituée du CCAS au grand complet et d'élus (M Bourcier, Mmes Briand, Faucheux, Hakni-Robin et Marchandise). Les tables étaient nappées de blanc, des petits bouquets de fleurs avaient été cueillis dans les jardins, le café était prêt. Un drapeau français avait même été accroché au-dessus du tableau des activités, comme une affirmation de leur volonté de s'intégrer dans ce pays qui pourtant, jusqu'à présent, ne leur avait guère fait de cadeaux… Étaient également présents plusieurs représentants des associations du collectif de soutien aux Jardins de la Poterie : CCFD Terre solidaire, Fondation Abbé Pierre, Si on s'alliait, représentant de l'intersyndicale CGT-CNT-SUD solidaires des travailleurs sociaux, ...

Après un exposé du fonctionnement du lieu par l'association Un toit c'est un droit et un point financier (pour le premier semestre, l'apport de la Fondation Abbé Pierre et des résidents eux-mêmes, via notamment l'organisation des concerts, a permis de couvrir tous les frais), une résidente prenait la parole pour remercier la mairie et lui rappeler que tous comptaient sur son aide pour l'après 17 juillet, date fixée pour l'évacuation du lieu.

Un point était fait également sur la situation administrative des résidents et l'attitude de la préfecture imposant sans arrêt de nouvelles exigences pour la régularisation des personnes, comme la nécessité d'avoir une promesse d'embauche, ce qui ne figure nulle part dans les circulaires ministérielles. Une habitante prenait alors la parole pour expliquer les choses : « Beaucoup d'entre nous sommes ici depuis plusieurs années, parfois même 6 ou 7 ans, nous avons des enfants nés en France qui sont tous scolarisés. Certains d'entre nous ont même eu des autorisations de travail qui ont ensuite été supprimées pour des motifs arbitraires : à la préfecture de Rennes, il y a toujours un papier qui manque ou un papier, hier considéré comme valable, qui brusquement ne convient plus. Nous ne devrions pas être ici : nous devrions être au travail et rentrer le soir chez nous, comme tout le monde ».



L'association Un toit c'est un droit rappelait que l'État avait obligation d'héberger les personnes mais que le 115 était totalement saturé : « Avec ses 141 places sur Rennes, une demande sur deux est aujourd'hui rejetée et ce n'est pas avec les 36 places supplémentaires qui vont être créées qu'il pourra faire face, le 17 juillet prochain, à la mise à la rue des 170 résidents des Jardins de la Poterie, dont 78 enfants. Hors, aujourd'hui, la préfecture refuse de recevoir les associations pour discuter de l'après 17 juillet ! ».

M Bourcier, adjoint à la solidarité, rappelait que la Maire de Rennes resterait fidèle à son engagement de campagne : « Pas d'enfants à la rue ». Il annonçait ensuite la volonté de la mairie de mettre en place des réunions de travail tous les 15 jours afin de trouver des solutions pour la sortie de la Poterie, expliquant que beaucoup de communes avaient réservé des logements pour des réfugiés syriens qui n'étaient jamais arrivés et qu'il existait aussi dans le parc privé des bâtiments vacants, en attente de projets immobiliers. « Nous ne partons pas de rien : aujourd'hui nous avons l'expérience des commodats, sur le plan légal, et l'expérience de la gestion de ce lieu par l'association ». Une militante faisait alors remarquer que ça faisait 5 ans que l'on parlait de conventions avec les promoteurs immobiliers mais que rien n'avait été fait et qu'il avait fallu l'ouverture du squat de la Poterie pour qu'enfin les choses bougent : « Cette fois nous n'avons pas droit à l'erreur : le 17 juillet c'est demain, on a déjà pris beaucoup de retard ».


La délégation de la ville de Rennes partait ensuite visiter les locaux, invitée par les résidents à entrer dans les chambres.

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