mardi 18 décembre 2018

Communiqué de l'inter-organisation

Communiqué du collectif inter-organisations de soutien aux personnes migrantes :

Des migrant.e.s sont toujours à la rue : restons mobilisé.e.s.

La Préfecture, dans une communication récente à la presse, semble se satisfaire de son travail, annonçant les chiffres de prise en charge par l’Etat de l’hébergement d’urgence. Ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle s’apprêtait alors à remettre à la rue des familles accueillies en dispositif hôtelier, c’est que de nombreuses familles en demande d’asile se trouvaient alors sans solution de logement, c’est que de manière générale elle n’assume qu’une toute petite partie de ses obligations légales quant à l’accueil des demandeu.se.rs d’asile et à la mise à l’abri des personnes en situation d’urgence !

Cette situation amène les associations et les collectifs de soutien aux personnes sans papiers ou sans logement à manifester régulièrement depuis la fin du mois d’août…

Le 28 novembre, nous avons manifesté devant la préfecture, qui n’a d’ailleurs même pas pris la peine de recevoir une délégation du Groupe Logement 14/10 qui avait demandé une audience pour exprimer la revendication d’une solution pérenne pour tou.te.s les habitant.e.s de l’immeuble de l’allée d’Estrémadure.

Le 3 décembre, l’inter-organisation manifestait devant la mairie à l’occasion du conseil municipal. Nous savons que l’Etat est le premier responsable de la situation, pour autant, nous nous adressons, via une question de Un Toit c’est Un Droit, à la mairie de Rennes pour obtenir des solutions pour toutes les personnes sans logement.
Dans sa réponse, la Maire, indique en quoi elle contribue à l’hébergement des familles avec enfants. Elle oublie de mentionner que la plupart des dispositifs concernés sont le fruit de nos luttes, de nos revendications, de nos manifestations passées.

Alors que la mairie s’était engagée en conseil municipal à loger le soir-même toutes les familles à la rue, le fait qu’elle ait refusé de retenir la proposition des associations d’ouverture d’un gymnase a conduit, par faute de places « disponibles » dans les hôtels, à ce que seule une d’entre-elles ait été prise en charge.

En outre, alors que nous demandions des solutions pérennes pour tou.te.s, la proposition de la Maire de Rennes ne saurait nous satisfaire. Le plus grave problème est que les solutions proposées ne concernent que les familles avec enfants, laissant sans solution un grand nombre de personnes, familles sans enfants ou célibataires.

Par ailleurs, les associations seront vigilantes quant aux choix des personnes logées à Maurepas et continueront à se battre contre un transfert systématique du social au caritatif et à revendiquer que l’hébergement des personnes en détresse soit assumé par l’État, avec embauche de travailleurs sociaux.

Bien sûr, nous ne pouvons que nous réjouir de la perspective de mise à l’abri de personnes à la rue mais nous regrettons qu’il ait fallu autant de temps pour que la mairie prenne la mesure des choses (rappelons que, depuis le mois d’août, les associations et collectifs n’ont cessé de lancer des cris d’alarme tous azimuts).
Certes, l’hébergement n’est pas de la compétence des collectivités locales mais la sécurité des personnes résidant sur son territoire, si, sans même parler du devoir d’humanité : souhaitons qu’à l’avenir la ville de Rennes soit plus attentive à la parole des associations et collectifs et, qu’à défaut d’une prise en charge par l’État, mairie, métropole et conseil départemental travaillent en lien avec les associations à des solutions de manière plus anticipée, afin d’éviter des situations du type de celle que nous connaissons actuellement.

La maire nous affirme soutenir « activement et sans ambiguïté, auprès des services de l'État, le projet de création d'un centre d'hébergement d'urgence inconditionnel permettant la mise à l'abri des familles qui ne peuvent être hébergées dans les structures existantes. ». C’est une bonne avancée mais :

Nous demandons à la ville :


  • que dans l’urgence elle ouvre un gymnase pour la mise à l’abri des personnes à la rue
  • qu’elle intervienne avec toute la fermeté nécessaire auprès des services de l’État pour l’ouverture d’un centre d’hébergement inconditionnel ouvert 24 h sur 24 toute l’année
  • que, dès à présent, elle se lance dans une recherche active et anticipée de toute solution permettant la mise à l’abri des personnes en concertation avec les associations et collectifs et qu’elle use si besoin de son droit de réquisition.


Par ailleurs, associations et collectifs ne cesseront de rappeler l’État à ses obligations.

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