lundi 12 février 2018

Manifestation contre l'extrême-droite et soutien aux "fiché.e.s"

Pour participer aux frais de justice et pour soutenir les militant.e.s fiché.e.s : 

Rendez-vous Samedi 24 mars à 15h Place de la Mairie !

Depuis plusieurs années, des groupes d’extrême droite "s’amusent" à ficher différentes personnes. Sur un mode journalistique plus ou moins convaincant, les photos de ces personnes et leurs "biographies" sont diffusées sur les réseaux sociaux. Pour certaines d’entre elles, des adresses sont données afin de les trouver et des menaces de mort fleurissent dans les commentaires d’extrême droite.

Ce sont les membres des organisations soutenant les migrant.e.s qui font l’objet du fichage le plus systématique mais, simultanément, ce sont aussi des personnes participant aux réseaux féministes, LGBT, syndicaux, d’extrême gauche, de gauche ; mais aussi des gens se pensant comme de "simples citoyens". De même, plusieurs personnes sont aussi ciblées pour leurs activités artistiques (radio, musique, etc.) ou leurs activités de recherche dans des laboratoires universitaires (faisant la promotion, selon l’extrême droite, de "la théorie du genre" et de l’immigration). Selon l’extrême droite, toutes ces personnes auraient en commun d’être des "fonctionnaires" ou, à défaut, des "asociaux" ou des "travailleurs subventionnés".

Pour l’instant et pour la seule Bretagne, plus d’une trentaine de personnes font l’objet d’un tel fichage public, notamment de la part d’un "site de presse" qui s’appelle Breiz Atao et qui se présente comme "Le Quotidien de l’Etat National Breton". Ce fichage prend la forme de "notes de renseignement" accompagnées de commentaires menaçants ou d’éditoriaux appelant à "détruire l’extrême gauche", à "repérer, identifier, détruire […] les derniers lépreux du gauchisme", ces lépreux étant avant tout "de maigres cohortes de pouilleux composés de marginaux édentés, de drogués, de SDFs en état d’ébriété avancé, de fonctionnaires petit­bourgeois, de lesbiennes hystériques et autres sodomites patentés". Pour Rennes, la "note de renseignement", dans laquelle nous sommes une vingtaine à apparaître, vise à ficher "des éléments marxistes et apparentés en faveur de l’afro­islamisation de la Bretagne" et se définit comme "une première liste des activistes les plus engagés à Rennes".

Pour tous les départements bretons, ce fichage existe. Des gens de Brest, de Fouesnant, de Lannion, de Quimper, de Saint­-Malo, de Scaër, de Rennes sont visé.e.s. Et nous craignons que d’autres listes sortent dans l’avenir si nous ne réagissons pas avec la plus grande détermination. C’est pourquoi, un peu partout, "les fiché.e.s" ont déposé plainte, avec l’aide d’avocat.e.s. Le site a été déréférencé de Google et son principal rédacteur a été condamné, dans d’autres affaires, à plusieurs années de prison ferme (auxquelles il a échappé car il vit à l’étranger d’où il lance ses fichages via les réseaux sociaux). Nous avons aussi porté plainte à Rennes. Notre démarche est en train d’aboutir puisque le Procureur de la République vient, en octobre 2017, de solliciter le renvoi du rédacteur du journal Breiz Atao devant le tribunal correctionnel pour diffamation, injure et provocation à la commission de crimes ou de délits. Nous sommes désormais dans l’attente d’un procès. Il doit aboutir – nous l’espérons – à la suppression pure et simple de notre fichage mais aussi à la condamnation des pratiques de l’extrême droite.

Mais une éventuelle victoire juridique ne serait pas suffisante. Nous continuons de penser que l’ensemble des forces démocratiques doivent faire une démonstration publique d’envergure afin que l’extrême droite et ses pratiques ne soient pas gérées par la seule institution judiciaire. C’est pourquoi les fiché.e.s de Rennes appellent les individus, les associations, les syndicats et les partis politiques à manifester contre l’extrême droite et le fichage qu’elle pratique. Il s’agit d’un enjeu politique majeur, à la fois démocratique et antifasciste.





A l'appel des "fiché.e.s" de Rennes, avec le soutien de :
Association France­ Palestine Solidarité Rennes, Al Houda, Alternative Libertaire Rennes, Association des Travailleurs Magrébins de France, ATTAC Rennes, Centre Gay, Lesbien, Bi & Trans Rennes, Coordination régionale Bretagne­ Pays de Loire­ Normandie solidaire des personnes immigrées, Confédération Nationale du Travail 35, Conseil des Migrants, Europe Ecologie Les Verts Rennes, Ensemble 35, Fédération Anarchiste Rennes, France Insoumise, Fédération Syndicale Unitaire 35, Mouvement des Jeunes Communistes Rennes, Maison de la Grève, Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, Mouvement international pour le développement de l'Afrique francophone, Mouvement pour la Paix, Nouveau Parti Anticapitaliste 35, Parti Pirate Bretagne, Parti Communiste Français Rennes, Parti de Gauche, Planning Familial 35, Québriac Migrants Solidarité, Solidaires 35, Un Toit c'est Un Droit

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire