Nous
avons appris par la presse début janvier, l'ouverture d'un "abri
de nuit"
mis en place par la DDCSPP, (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations),de façon expérimentale du 20 décembre
2013 au 31 mars 2014 :
Peu
accueillant, ce lieu, "géré" par la société Epiwest,
est situé dans l'enceinte de l'OFII (près de l'Agence Régionale de
Santé désaffectée toujours vide et surveillée), à 600 m de la
1ère station de métro.
4
modules (algéco) reliés entre eux et un bloc sanitaire, d'une
capacité d'accueil de 27 places où les personnes peuvent se reposer
sur des transats de minuit à...5h !
Voici
le lien vers la convention signée entre les partenaires :
Malgré
l'emplacement de cette structure, les conditions d'accueil
spartiates, les horaires drastiques et les réticences du 115 à
orienter les personnnes vers ce lieu inadapté, l'abri de nuit a
fini par trouver son public. Il a accueilli des familles, des femmes
enceintes, des enfants, une jeune fille trisomique avec ses parents…
"Favoriser
un accueil digne" ???
Lors
d'une rencontre le 13 février 2014, les professionnels de l'urgence
s'inquiétaient des conditions d'accueil de ce lieu : "Il paraît
peu adapté de mettre les gens dehors à 5h, alors que le métro ne
circule pas. Les écoutants du 115 formulent leurs réticences à
orienter les familles et les femmes compte tenu de la fermeture du
lieu. La question de sécurité des personnes est ainsi abordée. Les
personnes sont en effet livrées à elles-mêmes à 5h dans un lieu
peu passager et éloigné du centre-ville."
Ils
préconisaient que "l'enveloppe dédiée à l'ouverture de
l'Hôtel Dieu (prévue dans le cadre du niveau orange du plan grand
froid) puisse être en partie affectée à l'accueil de nuit, afin de
permettre une ouverture plus importante (22h / 8h)."
Alors
que Elie Robert, directeur de la société Epi West, reconnait que
les personnes accueillies "sont épuisées et fragilisées",
les horaires d'accueil sont restés inchangés.
samedi 22 mars à 5h, un couple et une enfant malade quittent l'abri de nuit |
Le
31 mars, alors que tous les services sociaux ( le 115, Coallia, le
SAO, la DDSCPP…) préviennent que les crédits qui ont permis de
mettre les plus fragiles à l'hôtel sont épuisés et que dès la
semaine prochaine ces personnes n'auront d'autre solution que
d'appeler le 115 déjà saturé, l'Abri de Nuit va être démonté au
moment où il aurait été utile plus que jamais.
Dans
une "pseudo-circulaire" du 11 mars 2014, Manuel Valls
exhorte tous les préfets à laisser dormir dehors les sans-papiers.
A quelques jours de la fin de la trêve hivernale, ces consignes sont
illégales et inhumaines.
Pour
que cessent ces traitements dégradants infligés à des personnes
fragilisées parfois par des mois d'errance, nous exigeons le respect
de l'inconditionnalité de l'hébergement d'urgence et des conditions
d'accueil dignes pour tous, été comme hiver, de jour comme de nuit.
Nous
demandons :
- La réquisition de bâtiments vides, plus adaptée et moins onéreuses que les nuitées d'hôtel,
- L'ouverture permanente des 26 places disponibles à l'Hôtel Dieu,
- Le maintien de l'Abri de Nuit dans de meilleures conditions matérielles et des horaires étendus (21h/7h).
Un Toit, c'est Un Droit
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire