squat de Thorigné-Fouillard ouvert le 13 mai 2011
Ce n'est pas une surprise. Comme 4 autres lieux, ce squat est en sursis depuis la fin de la trêve hivernale. Ouvert depuis le 13 mai 2011, il a vu se succéder des dizaines de Somaliens et quelques Géorgiens qui ont cohabité pendant 4 années. Il restait 18 demandeurs d'asile somaliens quand la maréchaussée est arrivée mercredi.
La durée de vie d'un squat excède rarement plus d'un an. La commune de Thorigné-Fouillard a été accueillante et tolérante envers ce lieu : remplissage de la cuve de fuel, distribution alimentaire...On ne peut donc pas lui reprocher d'avoir demander l'évacuation de cette maison, propriété de Rennes Métropole, après 4 années de présence sur son territoire. Cependant on peut regretter qu'aucune négociation ait eu lieu préalablement avec la préfecture pour trouver des solutions de relogement. Rien de prévu, pas même une nuit d'hôtel ! Pour la première fois, aucun représentant de l'Etat était présent lors de l'expulsion.
Évacuation du squat de Thorigné le 10 juin 2015
Les 18 Somaliens se sont donc retrouvés à la rue avec leurs maigres bagages. Accompagnés par "Un toit, c'est un droit", ils se sont rendus à la préfecture où un rassemblement de soutien avait lieu contre l'expulsion d'une famille mongole, puis ils ont rejoint la place de la Mairie où une seconde action était prévue pour dénoncer les conditions de scolarisation des enfants de migrants.
Les Somaliens ont trouvé refuge la 1e nuit au 40 m3 (photo Ouest-France)
Campement de fortune dressé pour les Somaliens devant le théâtre du Vieux St Etienne
Samedi 13 juin, après 2 nuit au cœur du centre-ville de Rennes, les services de l'Etat se déplacent sur le campement et demandent à tous les Somaliens de se présenter à la PADA (plate-forme d'accueil des demandeurs d'asile) pour leur faire des propositions de relogement selon leur situation administrative. La préfecture semble découvrir qu'ils sont tous demandeurs d'asile, soit en cours de procédure, soit dans l'attente d'une convocation au service asile pour entamer leurs démarches. Le soir même, ils sont tous relogés via le 115, majoritairement dans des hôtels, le représentant de la DDCSPP s'engageant à ce que ce dispositif soit pérenne. Le campement est démonté.
Démontage du campement (image Ouest-France)
Nous pouvons nous réjouir de cette issue positive, mais nous déplorons le manque d'anticipation des services de l'Etat, alors que nous n'avons cessé d'alerter depuis des semaines sur l'expulsion programmée des squats. Cette situation risque donc de se reproduire dans les jours à venir et nous n'hésiterons pas à réinstaller un nouveau campement si nécessaire...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire