Samedi 4 mars, la
manifestation mensuelle, soutenue par une trentaine d'organisations
rennaises pour le droit des migrants. La manifestation devait se terminer vers 17 h devant
l'hôtel Pasteur, où débutait parallèlement la lecture
marathon de l'Encyclopédie des migrants.
Nous apprenions alors
qu'un groupuscule d'une quinzaine d'individus d'extrême droite se revendiquant du GUD s'était rassemblé à République et manifestait son intention d'en
découdre avec notre rassemblement :
La décision fut alors
prise de raccompagner les migrants, en cortège, jusqu'à une autre
station de métro.
Certes, la police a
contenu le « rassemblement » place de la République et a
escorté notre cortège jusqu'au métro mais nous apprenions,
quelques dizaines de minutes plus tard, que les fascistes étaient
ensuite allés défiler en toute impunité dans le centre-ville puis
s'étaient attaqués à un groupe de marginaux place Sainte Anne.
Ce samedi soir 4 mars se
déroulaient à Rennes deux événements simultanés de solidarité
avec les migrants : un concert au bar le « Papier Timbré »
et la lecture de l'Encyclopédie des migrants à Pasteur. Face aux
risques et à l'absence manifeste de réaction des forces de l'ordre,
une chaîne de solidarité et de surveillance se mettait
immédiatement en place dans le centre et autour des bâtiments
abritant des migrants.
Un
contexte délétère
Dans la nuit du 27 au 28
janvier, entre minuit et 2 h du matin, à l'occasion du match
Rennes-Nantes, un groupe de néo-nazis avait déjà fait quelques
« percées » à République et au Colombier et répandu
la panique rue de St Malo, allant jusqu'à poursuivre les gens dans
les commerces et blessant plusieurs personnes. Malgré plusieurs
dizaines d'appels aux forces de l'ordre, celles-ci n'étaient pas
intervenues (une pétition des commerçants en direction des
autorités locales, face à leur silence, avait d'ailleurs été
rédigée par la suite).
Tandis qu'à Nantes, le
samedi 4 mars, 4 participants à la manifestation contre l'extrême
droite étaient interpellés, dont certains pour « attroupement
avec visages dissimilés », à Rennes, au même moment, les
néo-nazis (pourtant eux aussi casqués et masqués pour quelques-uns
d'entre eux !) pouvaient, après un rapide contrôle d'identité,
repartir en toute tranquillité manifester et attaquer des gens dans
le centre-ville !
Nous le savons, depuis
plusieurs mois, le centre-ville de Rennes est systématiquement
interdit aux manifestations : ainsi, par exemple, la
manifestation prévue le 8 mars pour les droits des femmes a-t-elle
été interdite ! Que ce soit pour des rassemblements à
revendication sociale ou contre les violences policières, la
répression s'est également régulièrement abattue sur les
manifestants. Par contre, il semblerait que l'extrême droite, elle,
ait tous les droits !
Cette situation est
totalement inadmissible ! Les démocrates se verront-ils
désormais contraints d'assurer eux-mêmes leur propre sécurité ?
Le droit de manifester
fait partie des libertés fondamentales et les organisations
démocratiques doivent pouvoir le retrouver (y compris dans le
centre-ville).
L'incitation à la haine est un délit.
Elle
doit être sanctionnée et la population doit être protégée.
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