lundi 12 avril 2021

Lettre d'informations trimestrielle

 La nouvelle lettre d'informations trimestrielle est disponible! Vous trouverez le lien de la lettre complète en bas de cette page.

LES ACTUALITES D'UTUD

On vide la mer avec une petite cuillère...

Lettre d'informations #4

 

Action du collectif "Réquisitions" à Paris : 300 tentes installées Place de la République                                            © Utopia 56

La situation difficile de l’hébergement d'urgence en France et à Rennes ne peut être comprise sans un regard sur la politique d’immigration. La loi votée en 2018 réaffirme certes la nécessité de mieux intégrer les personnes en situation régulière, en particulier les réfugiés. Mais elle martèle surtout que les personnes en situation irrégulière doivent quitter le territoire. Et il s’agit aujourd’hui de leur ôter tout espoir d’être régularisées un jour… Les régularisations deviennent extrêmement rares, et les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) pleuvent…

Plus de régularisation signifie pas de rotation dans les dispositifs d’hébergement, qu'ils soient ceux du 115, de la mairie de Rennes ou des associations. Le nombre d’années à attendre avant de pouvoir espérer être régularisé ne cesse de s’allonger, le seuil symbolique des 5 ans de présence sur le territoire que tous les sans-papiers attendaient n'est plus une garantie. Le nombre d’années pendant lesquelles les gens ne peuvent être autonomes pour se loger faute de pouvoir travailler s’allonge en même temps que s’éloignent les possibilités de régularisation.


C'est une véritable stratégie du pourrissement...

Et le désespoir s’installe… Tout le monde vit avec la crainte de recevoir une OQTF, le plus souvent accompagnée d’une Assignation à Résidence. Quand ces 2 mesures tombent, elles déstabilisent des familles qui, après des périodes très difficiles, croyaient voir la fin du tunnel: celles qui avaient réussi à trouver une solution d’hébergement, et même, celles qui ont eu le droit de travailler pendant plusieurs mois, plusieurs années ! C'est toute leur vie qui s'effondre, une seconde fois.

Leur adresse connue de la préfecture, les familles ne se sentent plus du tout en sécurité. Pour éviter de se faire réveiller à 5h du matin pour prendre la direction de l'aéroport, certaines choisissent de quitter cet hébergement, et de retomber dans la précarité. D’autres restent, et ne dorment plus…


Cette politique a pour but évident de décourager les déboutés, et de les inciter à demander l’aide au retour. Et effectivement, on voit quelques départs. Mais très peu. Selon les chiffres de l'année 2018 : seules 12,4% des OQTF prononcées donnent lieu à un retour effectif vers les pays d'origine. Dans 87,6% des cas, la France fabrique purement et simplement des sans-papiers.
 
 

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