dimanche 17 janvier 2010

Quand le SAO et le 115 offrent un hébergement....

Une journée ordinaire....



Mercredi 14 janvier 2010 une trentaine de personnes étaient présentes à l'ouverture des portes du SAO à 14h00. Deux employés seulement géraient l'accueil des migrants.



Des travaux ont été réalisés. Une cloison et une porte remplacent la barricade de fortune mais le fonctionnement est le même. Les migrants se pressent derrière et attendent que cette dernière s'entrouvre dans l'espoir de parvenir à être reçus. Les consignes sont données uniquement en français. Les primo arrivants sont prioritaires. Pour les suivants, aucun moyen ne détermine l'ordre de passage, ils s'agglutinent donc et demeurent debout au plus près de la porte.....



Le portail extérieur est fermé à clef avant 15h00.



Une nouvelle venue, un femme isolée, enceinte de 8 mois, visiblement épuisée s'avance. Elle obtient un hébergement dit d'urgence à l'Hôtel Dieu mais ne peut s'y rendre avant 20h00. Il est 14h30....



Pour une famille avec un nourrisson de 5 semaines, bien qu'interpellés depuis le matin par l'élue de permanence de la ville de Rennes, les services du SAO ne s'engageront que pour une seule nuit à l'auberge de jeunesse. Ordre étant mentionné de ne pas s'y rendre avant 17h30.....



Deux couples dont l'hébergement en hôtel n'était encore prévu que pour une ou deux nuits n'ont pu avoir l'assurance que celui-ci serait prolongé.



Les services compétents en matière d'hébergement s'acquittent donc de leurs tâches comme il nous est indiqué régulièrement mais les propositions sont toujours éphémères. Les démarches doivent être sans cesse renouvelées, parfois quotidiennement. Ceci entrave le bon fonctionnement des services, exaspère le personnel et les demandeurs d'asile  mais qu'importe l'honneur préfectoral est sauf....





Certains couples, parfois avec enfants, vivent depuis plusieurs mois en hôtel. Dorment plus exactement, puisque d'une manière générale, interdiction leur est faite d'y être durant la journée quelles que soient les conditions météorologiques.



Contacté, un gérant de ce type d'hôtel accueillant des migrants indique que le SAO impose cette limitation d'horaire. Sans scrupule il précisera que ces modalités lui conviennent car elles obligent les personnes concernées à faire la distinction entre hébergement et lieu de vie....



Il est donc convenu et relayé que les demandeurs d'asiles ne peuvent prétendre aux mêmes droits que tout autre client séjournant en hôtel.....



Le SAO réaffirme ne plus gérer l'hébergement des migrants au-delà de leur première présentation dans leurs services. Par la suite il est conseillé de s'adresser au 115. Contacté le matin par l'élue de permanence le 115 indiquait ne plus avoir de place à proposer et donc de s'adresser au SAO.....



Le plan grand froid s'achève prochainement. Janvier, février, mars, pour la préfecture sont administrativement des mois d'été..... Le nombre de places, déjà largement insuffisant, sera réduit. Vivre et dormir à la rue sera de nouveau considéré comme possible et acceptable...



Le directeur du SAO juge lui aussi, les rassemblements hebdomadaires du mercredi place de la mairie, organisé par le Dal35, regroupant des sans abri réclamant un toit, comme improductifs. Rendre visible ou démontrer que l'offre d'hébergement est aléatoire, insatisfaisante ou inadaptée aux besoins réels, semble l'atteindre personnellement. Nos dénonciations ne sont pas adressées au SAO en tant que tel mais stigmatisent un manque de moyens évidents. Affirmer; faire ce qu'il est possible en fonction des moyens acquis, du mieux que l'on peut, n'y change rien.

Il en va de même pour le 115.



Nous reconnaissons que parmi les élus municipaux de la ville de Rennes rencontrés, une lente prise de conscience s'opère. Néanmoins quelles aient pu être leurs démarches entreprises ou écrits formulés auprès de la préfecture, l'accueil, ou ce qui se prétend l'être, des migrants est dans ce département, misérable, dévastateur et incompatible avec le respect des droits fondamentaux, propre à toute démocratie.



Dénoncer clairement la condamnation de la préfecture concernant le refus par celle-ci d'appliquer les lois relatives à l'accueil des demandeurs d'asile ne peut être considéré comme suffisant. Les rappels à l'ordre durant les derniers mois  n'ont permis aucune amélioration notable...



Le Dal35 renouvelle sa demande de soutien aux des élus, syndicats, associations, partis politiques et individus.

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