mercredi 13 février 2013

Bruz : Fin d'une réquisition

Début Décembre, quelques jours après l'évacuation de la réquisition de PACE, un groupe de migrants, soutenu par l'Association "Un Toit c'est Un Droit !", a occupé une maison vide, Avenue Joseph Jan, à Bruz. La maison était ouverte, en partie saccagée, et servait de temps à autre d'abri à un SDF. Cette maison appartenait pour une part à un particulier et pour l'autre à une société immobilière qui avait un vaste projet immobilier pour tout le quartier. L'affaire traînait en négociations entre le propriétaire et la dite société.
Le jour de l'occupation, la gendarmerie, prévenue par le propriétaire, était présente. Les Renseignements Généraux également. Une Adjointe au maire est arrivée sur les lieux. Puis le Maire et une autre Adjointe.
 Confrontation générale entre tous les acteurs.
A partir de ce moment, la position de la mairie a été déterminante.
Dès le premier jour les représentants de la municipalité ont adopté une posture compréhensive, annonçant d'emblée vouloir ouvrir le dialogue en vue d'une solution acceptable pour tous.
Pratiquement la présence de la municipalité a permis de calmer le propriétaire furieux et les gendarmes choqués par cette "atteinte à la propriété privée".
Les militants de "Un Toit c'est Un Droit !" ont aussitôt été invités à engager une réflexion avec le maire et ses collaborateurs.
La première réunion eut lieu, le 14 Décembre 2012. Le Maire exposa son point de vue proche du nôtre, et avança un élément de solution : deux maisons destinées à être intégrées au plan COORUS étaient en cours de rénovation : il proposait de les mettre, une fois les travaux terminés, à la disposition des occupants de l' 'Avenue Joseph Jan.
Depuis ce jour les contacts  se sont maintenus et trois rencontres ont eu lieu.
Ces rencontres ont permis un accord par lequel chaque partie prenait des engagements : la mairie s'engageait à mettre à la disposition de 10 personnes (sur les 16 recensées) les deux maisons, l'association à ce que la maison occupée soit évacuée au moment même où les deux maisons seraient disponibles.
Engagement tenu le14 Janvier 2013.
Toute cette opération s'est déroulée avec l'aval de la Préfecture. Le maire et ses collaborateurs ont rencontré à ce sujet le Préfet et son Secrétaire Général. Après discussion, la Préfecture promettait un hébergement pour les 6 personnes qui ne seraient pas logées à Bruz.
 
Dans cet " accord triangulaire", seule, la Préfecture a rempli à minima (c'est un euphémisme) le contrat .Nous le savions, La Préfecture entend par "hébergement" :  3 nuits d'hôtel. Après il faut, de nouveau, appeler le 115. Et la galère recommence !
L'accord obtenu nous satisfait partiellement.
A ce jour, les migrants logés à  Bruz le sont dans d'excellentes conditions. Et scolarisation, suivi social, apprentissage parental du français... sont assurés.
Autre point positif, la commune a différé l'intégration des maisons, au plan COORUS qui, faute de création de postes de travailleurs sociaux, a des capacités d'accueil limitées et n'aurait pu accueillir les migrants de Bruz.
 L'ambiguité réside dans le fait que la responsabilité de l' Etat est reportée sur la commune, l'Etat "confie" à la municipalité, la charge financière et la mobilisation de ses personnels.
Le Secrétaire Général, Monsieur C. Fleutiaux  a une expérience certaine de ce transfert de responsabilité (Expulsion des Rroms de Viry-Châtillon). Il y excelle même.
L'efficacité, le suivi de Monsieur Caffin, Maire de Bruz, de ses adjoint(e)s, de son Directeur Général des Services municipaux, du Centre Social ont su apporter une solution adéquate à la demande de deux familles migrantes qui leur expriment leur sincère remerciement.

L'Association - Un Toit c'est Un Droit - accompagnant ces migrants, quant à  elle, constate concrètement, avec satisfaction, qu'une municipalité de Rennes-Métropole peut s'investir dans une élaboration globale de solutions pour un accueil décent de demandeurs d'asile. Certaines l'ont déjà mise en oeuvre par cette même démarche volontariste. Elle ne peut que souhaiter qu'elles fassent des émules.

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