HISTOIRE D'UN PETIT VILLAGE SOLIDAIRE
Le 27 novembre 2012, la préfecture
procédait à l'expulsion des 250 résidents de la réquisition de Pacé. À grand
renfort de com, elle les dispersait
ensuite sur tout le département (gîtes, hôtels, foyers) : il s'agissait
pour elle d'un énorme effort « humanitaire » ...
C'est ainsi que deux familles
demandeuses d'asile « atterrirent » dans des gîtes ruraux, loin de
tout, sur la commune de Québriac, sans argent, sans nourriture, sans titres de
transport.
Émus par cette situation, des
habitants de la commune s'organisèrent alors pour assurer le nécessaire
vital : approvisionnement en nourriture, déplacements sur Rennes pour la
scolarisation des enfants, pour les rendez-vous médicaux et administratifs
incontournables.
Depuis cette date, une des deux
familles a obtenu une place en CADA … immédiatement remplacée par deux autres
familles ! Mais, alors même que le suivi des demandeurs d'asile est une
obligation de l'État, aucune aide institutionnelle n'est arrivée et les
habitants de Québriac n'ont eu d'autre solution que d'y aller de leurs propres
deniers pour assurer la subsistance des familles (près de 900 euros dépensés à
ce jour).
Ils se sont donc finalement
décidés à interpeller le Conseil Général au sujet de la gratuité des transports
...
Monsieur le Président du Conseil Général
Monsieur le Conseiller général
chargé des transports,
L'Etat a décidé en novembre dernier de procéder
à l'expulsion du « squat » de Pacé. Cet endroit était occupé par des
familles demandeuses d'asile qui pour certaines ont été relogées dans des gîtes
de campagne, sur l'ensemble du département. Cette expulsion et ces relogements,
s'ils ont permis une amélioration notable des conditions d'hébergement, ont
compliqué la vie des migrants et de leurs enfants souvent très jeunes. Nous
sommes tous des citoyens (militants associatifs, syndicalistes, militants
politiques, chrétiens, simples citoyens humanistes…) qui, dès qu'ayant eu
connaissance de l'arrivée de migrants sur notre territoire, avons décidé
d'aider ces familles, précaires parmi les précaires.
Nous avons « rempli les frigos »
durant les premiers jours, car les enfants n'avaient pas à manger, aidé à la
scolarisation de ceux-ci, donné des bribes de français pour que les familles
puissent s'intégrer rapidement, tenté de faciliter les diverses démarches
administratives, mais surtout accompagné les familles dans leurs déplacements.
En effet, pour ces femmes et ces hommes, toutes les démarches qui leur sont
demandées, tous les recours auxquels ils peuvent prétendre se font à Rennes
(préfecture, Secours populaire, médecin, consultations hospitalières, AFTAM,
scolarisation à Rennes pour certains enfants….). Ces familles ont des cartes
pour se déplacer sur le territoire de Rennes Métropole ; mais de part leur
isolement géographique, elles ne sont pas en mesure de s'y rendre par leurs
propres moyens !
Ainsi, depuis décembre, ces déplacements sont
assumés bénévolement par une dizaine de personnes. C'est un engagement citoyen
qui ne peut qu'être transitoire : à l'Etat et aux collectivités locales de
contribuer maintenant à faciliter la vie de ces familles. Le conseil général
d'Ille et Vilaine dit faire beaucoup pour la solidarité, et met des moyens
importants pour l'action sociale : il faut le montrer une fois de plus en
aidant ces familles migrantes pour leurs déplacements.
C'est pourquoi nous vous sollicitons à nouveau
pour que chacune de ces familles puisse bénéficier, gratuitement et dans les
plus brefs délais, d'une carte de transport Illenoo.
Comptant sur une réponse rapide de votre part,
en vous sachant attachés au principe de solidarité, Veuillez messieurs recevoir
nos sincères salutations
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