Occupation de l'église place Saint-Anne à Rennes
Avant l’expulsion programmée de
plusieurs squats après le 15 mars 2013, l’association « Un toit c’est un Droit ! » se
mobilise pour éviter qu'à nouveau plusieurs centaines de personnes ne se
retrouvent à la rue à Rennes !
Malgré nos différentes
sollicitations et interpellations les élus de la Ville de Rennes et de
Rennes–Métropole restent indifférents à la situation de détresse des
migrants. Au-delà de refuser d’intervenir publiquement et politiquement auprès
de la préfecture pour exiger le respect des droits d’une partie de la
population rennaise, ils expulsent sans aucune retenue des familles
durant l’hiver, détruisent sciemment toute une partie du parc immobilier qui
pourrait servir d’alternative temporaire à l’absence de logement pour les plus
démunis. Une politique indigne, onéreuse et sans fondement que nous condamnons
fermement.
La préfecture d’Ille-et-Vilaine, en charge de l’hébergement des migrants, invoque une
insuffisance de moyens pour s’acquitter
de ses obligations. Un discours convenu et mensonger pour justifier une
politique d’exclusion savamment organisée puisque les dotations à l’accueil des
migrants sont dilapidées aux profits de marchands de sommeil, des sociétés de
surveillance, quand cette manne financière devrait servir à des investissements
crédibles et rationnels tels que l’utilisation de locaux inexploités et la
création d’emplois de travailleurs sociaux qui à long terme garantissent une
durée accueil plus longue et de qualité pour le plus grand nombre.
Nous occupons donc aujourd’hui une
église au cœur de la ville pour éviter une expulsion policière immédiate et
demandons que ce temps soit consacré à une
véritable négociation entre élus, préfecture, migrants, associations et
travailleurs sociaux. Nous demandons la publication et la justification de
toutes les sommes allouées à l’hébergement, le détail des affectations, pour
obtenir un plan de redistribution concret, cohérent et humain.
Nous appelons toutes les organisations associatives, politiques
et syndicales à réaffirmer la prééminence du droit et de la justice sociale
concernant la dépense publique en nous apportant sur place un soutien effectif
matériel et humain.
Enfin nous comptons sur la compréhension de la communauté religieuse
concernée et acceptons par avance son aide à trouver une solution de sortie
acceptable pour tous.
Dans les jours qui viennent,
plusieurs expulsions de squats de migrants sont prévues par le tribunal,
notamment, sur demande de la ville de Rennes :
· rue
de Châteaugiron, Canal Saint Martin, pont de Nantes, rue de Lorient, rue de l'Alma, rue Louis Guillou, restaurant
Les Tilleuls, Saint Grégoire
Au total, du fait de la fermeture de
ces squats, ce sont près de 130 adultes et 46 enfants qui risquent de se
retrouver à la rue !!!
Parallèlement, avant même la fin de
la trêve hivernale, il semblerait que les crédits supplémentaires pour les
nuits d'hôtels soient épuisés : cela représente une centaine de
personnes supplémentaires risquant elles aussi de se retrouver à la
rue !!!
La fin du dispositif hivernal pour
l'hébergement d'urgence va prendre effet à la fin du mois : près de 70
places supprimées !!!
Alors même que, chaque soir, de nombreuses personnes dorment déjà dans la rue, à la gare, dans les parkings souterrains, dans les halls d'hôpitaux ce sont près de 346 personnes supplémentaires qui vont se retrouver dans la même situation d'ici la fin du mois !!!
Ensemble, exigeons que des toits sans personne puissent servir à des personnes sans toit : réquisition immédiate des bâtiments vides nécessaires !!!
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