jeudi 4 avril 2013

Évacuation policière de l'espace-parents de l'école Léon Grimault


Vers 19 h 30, l'espace parents de l'école Léon Grimault a été évacué par les forces policières. Les policiers ont dit aux militants que le 115 avait une liste de familles et qu'il fallait appeler.

Premiers renseignements pris au téléphone auprès du 115, il n'y avait pas de liste mais des critères : enfants de moins de trois ans, pas de "Dublin2" ni de déboutés du droit d'asile. Aucune personne qui avait trouvé refuge ce jour à l'espace- parents de l'école Léon Grimault ne rentre dans les critères : les personnes seront
hébergées une fois de plus par des citoyens indignés. Celles qui rentraient dans les critères avaient été pris en charge par le 115 la veille au soir et ce matin.
Il restait 12 enfants sur le trottoir.

Un enfant de plus de trois ans peut dormir dehors, on en est là.

On en est là dans notre pays où chacun rendait très récemment hommage à Stéphane Hessel.

A Rennes même, samedi matin, dans le cadre forum-libération, un hommage lui était rendu. Resf y était avec Un Toit c'est un Droit pour rappeler que les causes d'indignation en 2013 sont sur le trottoir d'en face.

Stéphane Hessel débutait son livre "Indignez-vous " ainsi :

"93 ans. C'est un peu la toute dernière étape. La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : les années de résistance et le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance!............................................De Londres où j'avais rejoint le général de Gaulle en mars 1941, j'apprenais que ce Conseil avait mis au point un programme, l'avait adopté le 15 mars 1944, proposé pour la France libérée un ensemble de principes et de valeurs sur lesquels reposerait la démocratie moderne de notre pays.
De ces principes et de ces valeurs, nous avons aujourd'hui plus que jamais besoin. Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l'égard des immigrés......." (fin de citation)

pas cette société où un enfant de plus de 3 ans peut dormir dehors par un temps glacial..
pas cette société où des personnes âgées malades peuvent rester dehors,
pas cette société où un femme enceinte et mère de cinq enfants peut dormir dehors (car le premier rendez-vous en préfecture peut prendre deux mois).

Certains aiment les belles phrases mais ne supportent pas qu'on leur donne vie.

Deuxième étape, à 21 h passées : le 115 reçoit effectivement une liste de la préfecture mais, n'y comprenant rien, demande aux militants qui appellent de les éclairer. Vérifications faites, cette liste s'avère dater du 19 mars et être, en plus, truffée d'erreurs sur les identités des personnes !

Bilan des courses : des places semblent effectivement avoir été ouvertes, suite à l'action menée, mais les sans-abris seront, malgré tout, restés sans abri car la préfecture s'avère incapable de gérer quoi que ce soit ... à moins que ce soit une réelle volonté de sabotage ?

Quoi qu'il en soit, demain, tout est à recommencer, il y aura des sorties du 115 et il faudra, à nouveau, se mobiliser

parce que, oui décidément, "l'indifférence, est la pire des attitudes"(Stéphane Hessel également p.14). 


Anne Lebras, représente FSU à RESF  35




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