vendredi 5 avril 2013

Un Toit c'est un Droit refuse et condamne les allégations de Claude Fleutiaux Secrétaire Général de la Préfecture

Monsieur,


Suite à vos propos publiés ce jour dans Ouest-France, nous ne décolérons pas.

Comment pouvez-vous faire de telles affirmations à partir d’une liste que nous ne vous avons jamais transmise, puisque ne nous a jamais été réclamée durant l’occupation de l’école Léon Grimault ?

La liste à laquelle vous faites allusion dans cet article est celle des migrants présents lors de l’occupation de l’école de l’Ille le 19 mars dernier, mais ne correspond aucunement aux situations des personnes présentes à l’école Léon Grimault.

Le 3 avril à 18 h, 61 personnes à la rue dont 25 enfants nous ont contactés. A partir de 19 h, certaines d'entre elles ont reçu une proposition du 115 et sont immédiatement parties. 40 personnes dont 15 enfants sont restés sans solution et ont passé la nuit dans le gymnase. Certes parmi elles, toutes ne sont pas demandeuses d'asile. Ces personnes en détresse ne réclament pas une place en CADA, à laquelle elles ne peuvent prétendre, mais une place dans le dispositif d’hébergement d'urgence en fonction de l'article L.345-2-2 du CASF qui affirme le droit à l’accueil immédiat et inconditionnel : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence ». Ce droit a été réaffirmé par une ordonnance du 10 février 2012 , par le juge des référés du Conseil d’Etat, Bernard Stirn, qui a consacré le droit à l'hébergement d'urgence comme étant une nouvelle liberté fondamentale au sens de l’article L. 521-2 du code de la justice administrative.

Comment pouvez-vous encore dire que l’hébergement d’urgence fonctionne bien, alors que la FNARS, dans son baromètre du 115 du mois de février 2013, annonce que l’Ille et Vilaine fait partie des départements où « de 50 à 74 % des demandes n’ont pas donné lieu à un hébergement pour absence de places disponibles ».

Les parents de l’école Léon Grimault sont les premiers scandalisés par une telle désinformation de la part des services de l’Etat.
Après l’évacuation policière, ils ont eux-mêmes appelé le 115 ayant appris que de nouvelles places étaient ouvertes. Alors qu'une mère d'élève appelait pour une femme âgée de 72 ans et malade, le 115 a fait part des critères imposés par vos services  : Exclure les sans-papiers, les déboutés, les Dublins et n'accepter que les familles avec enfants de - de 3 ans !
Une fois de plus la solidarité a compensé  les carences d’un Etat défaillant, les parents d’élèves et sympathisants présents ont pris en charge les familles à la rue.
C’est une demi-heure plus tard que le 115 nous a rappelés pour nous informer que l’Hôtel Dieu venait de rouvrir pour des personnes figurant sur une liste obsolète…

Vous affirmez également que " lorsque les familles sont des demandeurs d'asile de plein droit, on leur trouvera toujours un hébergement. " Comment se fait –il que les familles demandeuses d’asile citées ci-dessous soient parmi nous lors des 2 dernières occupations, alors que vous aviez déjà promis leur prise en charge lors de votre rencontre avec la LDH 35 le 21 mars :

Madame N.. S... C... et son fils N... S... M..., 16 mois, à la rue le  19 mars et le 20 mars,
Madame A... F... et ses filles  L... N... 15 ans, scolarisée au collège Clothilde Vautier, et  L... N... 22 ans, sans proposition du 115 à de très nombreuses reprises et présentes aux 2 occupations de gymnase,
Messieurs N... I... et R...,  Madame N...  B... et leurs enfants N... S... 4 ans et N... L... 2 ans, demandeurs d'asile titulaires d'une APS d'un mois, présents aux 2 occupations de gymnase,
Monsieur  K..., Madame K... L...  et leurs enfants G... 10 ans et K... 6 ans, à la rue les 3 et 4 avril 2013;
Madame D... J.. 72 ans et sa fille S... R..., très souvent à la rue depuis leur arrivée en octobre 2012.

Nous vous rappelons également que le juge des référés du Tribunal Administratif de Rennes, dans sa décision rendue le 20 mars a fait injonction à la Préfecture de loger les familles suivantes sous 4 jours :

Madame D... B...,  née le 10 octobre 1980 à Durres... ( Albanie), nationalité albanaise et ses enfants D...K..., né le 23 octobre 1997 à Durres..., D... V... née le 23 novembre 2005 à Durres...

Monsieur C... V né le 1er février 1954 à Merostar ( Albanie),et Madame C... née D... A... née le 3 février 1960 à Hoxhare ( Albanie), nationalité albanaise, et leurs enfants O... née le 7 juin 1992  à Fier ( Albanie), et C... D..., née le 7 octobre 1995 à Fier.

A ce jour, ces familles sont toujours tributaires du 115.

Cordialement.

Réponse que nous avons adréssé par mail à Claude Fleutiaux ce matin après la publication de l'article suivant :




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire