http://untoitundroit35.blogspot.fr/2013/11/urgent-besoin-de-soutien-aujourdhui.html
Chaleureux
remerciements de la famille de Gvantsa.
La
famille de la petite Gvantsa tient à remercier chaleureusement
toutes les personnes qui se sont mobilisées ces derniers jours afin
de permettre que leur enfant puisse rester suivre le protocole de
soins entamé au CHU de Rennes. Leurs pensées vont tout
particulièrement au corps médical et aux travailleurs sociaux qui
les ont accompagnés, depuis plusieurs mois, avec professionnalisme
et humanité.
La
mobilisation des professionnels pour exiger le respect d'un des
droits fondamentaux de l'enfant (le droit à la santé), alliée à
une procédure de l'avocate de la famille auprès du Tribunal
Administratif, pour non respect des procédures, aura – enfin !
- permis d'obtenir une autorisation provisoire de séjour de 3 mois
(éventuellement renouvelable) pour la petite et un des deux parents
(mais, sans autorisation de travail).
Tout
le monde se réjouit bien sûr de cette mesure qui met fin à des
semaines d'angoisse.
Toutefois,
il est regrettable qu'il ait fallu en arriver là pour obtenir une
décision administrative qu'un minimum d'humanité et de bon sens
dictait. Que de stress, d'énergie mobilisée, que d'argent,
également, dépensé inutilement (heures de travail, frais de
dossiers, frais de justice) alors que tout aurait pu être réglé
depuis longtemps si les autorités avaient fait preuve d'une réelle
volonté d'étude sérieuse de la situation.
Un
peu d'amertume toutefois ...
Un
des arguments opposés au séjour des étrangers est le coût
excessif représenté par leur prise en charge or la situation qui
leur est imposée (interdiction de travailler) les contraint, de
fait, à vivre uniquement des subsides publics, alors même qu'en
échange de l'aide qui leur est apportée, ils souhaiteraient
participer à l'effort collectif par l'apport de leurs compétences
et le paiement de l'impôt.
La
Convention internationale des droits de l'enfant prévoit, dans son
article 9, que « Les
États parties veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de
ses parents contre leur gré ... ».
Que dire de ces décisions administratives d'un pays signataire qui,
en n'accordant le statut d'accompagnateur d'enfant malade qu'à un
seul des deux parents, entend signifier au second qu'il doit quitter
le territoire ?
Une
situation révélatrice d'un système
Le
cas de la petite Gvantsa est, certes, un cas extrême mais ce n'est
pas, hélas, le seul cas grave existant sur le territoire français,
ni même à Rennes. L'administration, dont l'objet fondamental
devrait être d'accomplir une mission de service public, fonctionne
hélas aujourd'hui plus souvent comme une machine à expulser
(expulser les problèmes, expulser les gens) que comme un outil au
service de l'humain et du droit international.
Diminutions
de postes, consignes drastiques (voire contradictoires, avec des
changements incessants), pression de la hiérarchie : autant de
conditions qui rendent les choses invivables, autant pour les usagers
que pour le personnel.
En
contraignant les personnels à des lectures très restrictives, voire
incomplètes, de la loi, on risque de dénaturer l'esprit même de la
loi.
En
technicisant les choses à outrance, on aseptise les décisions
prises : on les limite à quelques notes et à un tampon sur un
papier, en en occultant les conséquences humaines. Toute situation
est alors considérée comme un « cas » entrant dans la
case X ou Y et non plus comme un individu à part entière. De la
même façon, on exige aussi du fonctionnaire qu'il se limite à la
fonction V ou W et dépose au vestiaire sa citoyenneté et son
humanité.
Le
risque est grand de fabriquer ainsi des « spécialistes »
dans la pire acception du terme …
L'épreuve
de la réalité
La
préfecture d'Ille-et-Vilaine peut bien faire toute la communication
publicitaire qu'elle veut sur son souci d'humanisme : seule
compte l'épreuve de la réalité.
La
réalité du terrain c'est le parcours du combattant des familles
d'enfants malades, ce sont les femmes enceintes dormant dans la rue,
ce sont les structures vers lesquelles elles sont orientées qui
n'ont aucun moyen pour les accueillir, etc.
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