Madame
la Maire,
Depuis
des années, la saturation de l'hébergement d'urgence et ses
conséquences sont évoquées lors des séances du conseil municipal.
Même
s'il ne s'agit pas de sa compétence, la collectivité locale est de
plus en plus sollicitée pour faire face aux carences de l'Etat qui
ne remplit plus ses obligations légales.
Les
associations comme la nôtre ne cessent de vous rappeler les
difficultés auxquelles doivent faire face les personnes sans-abri
sur votre territoire, notamment les migrants.
Vous
avez initié dès 2010 le dispositif COORUS qui abrite 95 personnes,
mais qui est aujourd'hui en panne, malgré le souhait de communes de
Rennes Métropole de mettre à disposition de nouveaux logements.
Depuis
l'établissement du campement de Cleunay cet été, vous avez décidé
d'héberger à l'hôtel les familles avec enfants refoulées du 115.
C'est chaque soir, plus d'une soixantaine de personnes pour
lesquelles la Ville de Rennes financent des nuitées d'hôtel.
Si
l’hébergement en hôtel comme solution transitoire peut avoir un
sens pour compenser la saturation des dispositifs d’accueil de
migrants, il est inadapté sur le long terme et représente un coût
exorbitant pour la Ville de Rennes.
Alors
que 5 squats sont menacés d'expulsion, ce sont près de 140
personnes dont 50 enfants qui risquent de grossir les rangs des
exclus du 115 et se présenter à vos services. Combien de temps
comptez-vous encore maintenir ce dispositif dans de telles conditions
?
Comme
le préconise le rapport du Samu Social de Paris, il est urgent de
trouver des alternatives à l'hébergement hôtelier qui nuit aux
familles et enrichit des marchands de sommeil avec l'argent public.
Nous
vous avons adressé récemment une proposition écrite de
conventionnement, qui permettrait la mise à disposition de bâtiments
publics ou privés inoccupés, accordant un droit de jouissance
précaire aux occupants selon des modalités à définir entre les
différents partenaires.
Nous
vous demandons donc publiquement de répondre rapidement et
favorablement à notre demande d'audience, afin d'étudier cette
proposition, à moins que vous ne préfériez voir apparaître de
nouveaux squats sur votre territoire...
Un
toit, c'est un doit – le 15/12/14
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