mardi 16 février 2010

«La Pause», expulsion des demandeurs d'asile somaliens, précisions.

Après l'évacuation par la police nationale, du local d'accueil «La Pause» où s'était réfugiés des demandeurs d'asile somaliens qui, malgré diverses et incessantes sollicitations auprès des services concernés durant toute une journée, n'avaient pas obtenu de propositions d'hébergement et ce en dépit des obligations de l'État de satisfaire leurs revendications, Monsieur Yvan Boisramé, Président de la Croix-rouge de Rennes, déclarait au Mensuel de Rennes :



«Je trouve l'attitude du Dal 35 lamentable ! Ils nous ont pris en otage  là où nous ne pouvons rien. Ils se sont complètement trompés de cible !»



Nous dénonçons l'utilisation abusive de l'expression «pris en otage».



Le Dal 35 soutient comme Monsieur Bruno Tardieu, délégué national d'Atd Quart Monde France que : «distribuer n'est pas agir contre la pauvreté.....»





Lors de l'ouverture du lieu d'accueil «La pause» au public, le Dal35 a salué cette initiative municipale,tout en soulignant ses objections concernant les limitations horaires imposées qui de fait, obligent chaque soir, à des bénévoles de s'assurer, qu'après un instant de réconfort, les sans-abri présents, rejoignent effectivement bien, leur triste condition d'hommes et de femmes à la rue.



Il n'appartient évidemment pas à la Croix-rouge de Rennes de satisfaire à cette revendication de logement mais à la Ville de Rennes qui, a récemment pérennisé l'existence et l'ouverture du lieu, sans toutefois prendre en compte l'absolue nécessité d'ouvrir durant toute la nuit.



Nous nous étonnons de ne pas voir ou n'avoir jamais entendu, en tant que président et au nom de la Croix-rouge de Rennes, Monsieur Yvan Boisramé défendre une telle revendication ou reconnaître celle-ci comme légitime.



Nous contestons l'idée d'avoir voulu prendre en otage l'association.



Les 30 et quelques personnes venues apporter leur soutien sont restées sagement a l'extérieur du bâtiment. Sans slogan, ni banderole.



Durant la présence et la tentative légitime des migrants somaliens pour demeurer au-delà des heures légales à La Pause, aucun des militants du Dal35 ou des sympathisants venus soutenir le groupe de demandeurs d'asile n'a pénétré dans les locaux municipaux, mis à la disposition de l'association ou simplement essayé d'établir un contact avec les personnes réfugiées à l'intérieur.



Nous ne sommes pas venus à La Pause pour interpeller la Croix-rouge de Rennes mais pour solliciter une nouvelle fois durant cette journée la Préfecture et la Mairie de Rennes. Ces deux administrations ont attendu 00h30 pour, (à défaut de proposer une solution transitoire ou exceptionnelle telle que l'ouverture d'un gymnase), et organiser l'expulsion des lieux.



Or nous avions préalablement largement diffusé l'information de notre venue et appelé à une mobilisation....



Certes La Pause n'est pas un lieu d'hébergement et notre intention n'était pas qu'il le devienne mais d'obtenir la mise à l'abri immédiate des personnes le temps d'une négociation avec les autorités responsables.



Cependant nous pouvons considérer que l'absence d'exigence concernant l'hébergement immédiat des personnes de la part de la Croix-rouge a permis aux administrations de justifier l'expulsion....



Il neigeait. Le froid ressenti avoisinait moins 9°. Les somaliens, expulsés du local géré par la Croix-rouge, ont pourtant quitté les lieux dignement, sans un cri ou la moindre protestation.



Pour toute protection, ces migrants devant contre leur gré retourner dormir à la rue n'ont obtenu que deux couvertures données par des bénévoles de l'association.





Condamner les agissements du Dal35, au motif d'une quelconque désorganisation passagère d'un service, aussi utile soit-il, que celui de l'accompagnement de la pauvreté, sans évoquer ou laisser entendre comprendre, l'urgente nécessité d'obtenir un hébergement pour toute une population particulièrement fragilisée et sans clairement identifier les véritables responsables, qui pour les uns, par le refus de l'application de la loi et pour les autres; la non prise en compte d'une urgence humanitaire, est tout aussi condamnable !







Nous invitons la Croix-rouge de Rennes à rejoindre le Réseau Logement 35 pour participer pleinement au refus de la misère. A prendre en compte les aspirations du Dal35 et ne plus davantage se tromper de cible.....

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