mardi 4 décembre 2012

Réaction au vœu du Conseil communautaire de Rennes Agglomération


Communiqué de Presse
Des discours ou des actes ?
La gauche a tous les pouvoirs, du gouvernement à l’assemblée, en passant par le Sénat, la Région, le Département  et Rennes Métropole, et elle n’aurait pas les moyens d’agir ? Mais seulement la possibilité d’émettre un vœu ?
Nous avons eu le regret de constater que le Conseil communautaire de Rennes Agglomération s'était contenté d'émettre un vœu (adopté à l'unanimité du Conseil, dans toute sa diversité) le 22 novembre dernier pour qu’enfin la situation catastrophique vécue au quotidien par environ 300 personnes- familles, enfants, personnes isolées- sur Rennes métropole, depuis plus de trois ans, soit prise en compte et améliorée. Nous aurions souhaité la mise en œuvre d’une véritable politique de respect du droit au logement pour tous !
Sous couvert de son attachement aux  valeurs humanistes et à  l'État de droit, ce Conseil bien avisé affirme que le problème du logement vient de la présence d'étrangers en demande d'Asilesur le territoire de Rennes-métropole.
Il ne souligne pas que ces demandes pourraient être légitimes. Bien au contraire, le conseil réaffirme qu’il faut lutter contre les filières d'immigration et réduire les procédures d’instruction, faisant fi du travail de l'OFPRA qui examine les demandes d'asile et en oubliant de mentionner tout ce qui a été et continue d’être mis en œuvre contre les filières.
La suspicion envers l'étranger ne peut être masquée par les affirmations un peu faciles de grands principes humanistes.  Lorsqu'il s'agit de respecter les conventions internationales sur le droit d’asile, le premier des droits n'est-il pas l'hébergement, un droit fondamental pour tout être humain a fortiori lorsqu'il s'agit d'enfants ?
La non-action, elle, est révélatrice d’un véritable manque d’humanisme
Il faut attendre la fin du texte du  vœu pour envisager la re-création de plate-formes d'accueil départementales alors que leur suppression dès 2009 a été à l'origine du problème actuel créé artificiellement par le gouvernement  précédent. 
Cette volonté affichée d'humanisme est  contredite par la demande de poursuivre une péréquation nationale de l'accueil. Les termes sont ceux d'une administration qui gère des hommes comme des biens et n'envisage comme seule perspective que l'éparpillement, refusant d'examiner des solutions régionales ou locales, au sein de Rennes-Métropole : est-on réellement très éloigné de la notion de « seuil de tolérance » ?!
Si le Conseil Communautaire précise son attachement aux  valeurs humanistes et à  l'État de droit, ce n'est que pour mieux  dénoncer les squats illégaux et les « problèmes » qu’ils génèrent !  Pourquoi ne  pas mentionner que de nombreuses associations  ont alerté depuis 2009 Rennes Métropole sur la nécessité de loger de nombreuses personnes à la rue et que la solution  des réquisitions restait préférable à celle de rester à la  rue en plein hiver ? Rennes Métropole s’est évité des drames bien plus graves en utilisant néanmoins ces associations qu’elle dénigre aujourd’hui ! Les squats illégaux sont la preuve qu'il y a un problème, celui de la carence d'un État de droit face à ses propres lois, d'un humanisme dans le discours mais d'une réalité répressive, xénophobe... déshumanisante.
Et parfois derrière les discours des mots ignobles !
Le mercredi 28 novembre, lendemain même de l’expulsion de personnes et enfants de la réquisition de Pacé,  la mairie de Rennes recevant  une délégation d'associations  (LDH, DAL, Conseil des migrants, Accueil et partage) a renchéri en ignominie. L’adjointe au maire s’est permis de parler d’un « droit à la misère », puis, s’excusant d’avoir proféré une telle énormité a toutefois cautionné l’idée que le Dal 35 «  organisait la misère des personnes étrangères »
Attitude pour le moins paradoxale quand on sait que Rennes dans son guide pratique 2012/2013 « Vivre à Rennes, Étrangers et solidarité internationale" mentionne le DAL 35  comme interlocuteur reconnu !
D’autre part Rennes, qui pousse actuellement les familles Rom à la rue dès qu’elles ont trouvé un nouvel abri, n’organise-t-elle pas la misère ? En contribuant ainsi à la déscolarisation, ne remet-elle pas en cause, là encore, un droit fondamental, celui du droit à l’instruction ?
Qu’est ce qui pousse ces gens à quitter famille et pays ? La misère n'existait-elle pas  déjà à Rennes lorsque des centaines de personnes se trouvaient à la rue sans logement, sans argent?
Quand les Pouvoirs Publics n’assument pas leurs responsabilités, les citoyens responsables agissent !
Lorsque l'État refuse d'appliquer la loi et que les autorités municipales se contentent de renvoyer le problème aux compétences de ce même État, ne faut-il pas que des citoyens interviennent pour pallier aux manquements ? La moindre des décences ne serait-elle pas de  fournir un toit à qui a froid, à manger à qui a faim et de respecter les associations qui tentent modestement d'y contribuer?
Les citoyens n’émettent pas des vœux, ils s’activent pour éviter la non assistance à personne en danger.
Et surtout ils attendent des personnes élues des ACTES concrets pour éviter que les expulsés de Pacé ou d’autres populations ne se retrouvent une nouvelle fois à la rue en fin d’année!
C’est pourquoi nous demandons la mise en œuvre de la loi de réquisition et un travail concerté avec les associations qui connaissent  les personnes, migrantes ou non, qui sont confrontées à la rue ou aux difficultés de logement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire