Patrick Strozda : « le droit d’asile est souvent dévoyé et instrumentalisé »
Le Mensuel de Rennes - le 5 août 2014.
Explication et
fermeté. Voilà les deux lignes directrices que s’est fixées Patrick
Strzoda, préfet de Bretagne, en s’exprimant ce mardi soir sur le
problème des migrants de Cleunay. « Concernant l’agression dont auraient
été victimes les migrants, il faut être prudent. A ce stade de
l’enquête, rien ne permet de démontrer le caractère raciste de cette
agression. Il ressort de la plainte déposée que l’incident relève
davantage d’un problème de voisinage provoqué par un rodéo de voitures
que de faits racistes. Une enquête est ouverte. Les patrouilles de
police seront renforcées dans le quartier. »
L’autre mise au point du préfet concerne
l’obligation de l’Etat de garantir le droit au logement. « Nous avons
l’obligation de loger les personnes en détresse physique, psychique ou
sociale. Or cette notion est évaluée par des travailleurs sociaux.
Concernant le camp de migrants de Cleunay, depuis mi-juillet, nous avons
déjà relogé cinq familles soit 21 personnes. Six familles n’ont pas été
jugées en détresse. Nous avons fait une demande auprès d’autres
départements pour loger une famille violente. Enfin, une dernière
famille a refusé d’être hébergée au Colombier. Chaque année, les budgets
d’aide au logement augmentent. L’an dernier, l’Etat a versé 4 millions
d’euros pour les demandeurs d’asile. En France, le droit d’asile est
hautement respectable mais il est souvent dévoyé et instrumentalisé
politiquement.»
Par ailleurs, Patrick Strozda a fait savoir qu’à la
demande de la mairie de Rennes, une réunion serait organisée en
septembre pour rappeler les règles du droit au logement aux associations
qui viennent en aide aux sans domicile.
Camp de migrants à Rennes. « Pas d'agression raciste », selon le préfet
Un camp de migrants a été visité ce week-end, dans le quartier de Cleunay, créant l’émoi parmi les associations. Pour le préfet, « il ne s'agit pas d'une agression raciste »
D'après les deux témoins entendus par les services de police, un
rodéo nocturne s'est produit près du camp. Les migrants ont demandé aux
conducteurs de s'éloigner, une altercation verbale s'en est suivie. « Il s'agit davantage d'un incident de voisinage qui a dégénéré, considère Patrick Strzoda, le préfet, et non d'une agression raciste avec une bande organisée. » Une plainte a été déposée, l'enquête se poursuit.
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