lundi 26 avril 2010

La Ville de Rennes acte comme normal et inévitable qu'un nombre grandissant de personnes vivent temporairement ou définitivement à la rue sans ressources et sans assistance.



Mauvaise nouvelle.
La Pause, local d'accueil pour les sans-abri et précaires entre 20h00 et 22h30 va fermer ses portes  à la fin du mois d'avril durant 2 mois  pour rénovation.  Ce local est mis à disposition par la ville de Rennes.



Le Dal35, avait salué cette ouverture comme une avancée dans la prise en compte par la municipalité Rennaise des souffrances des personnes vivant à la rue. Mais l'étroitesse des heures d'ouverture et le fait de renvoyer en pleine nuit des personnes à la rue quelles que soient les conditions climatiques montraient son insuffisance.

 


Le Dal35 rappelle l’obligation légale de la préfecture d'apporter une solution d'hébergement aux nombreux demandeurs d'asile qui fréquentent ce lieu. Cependant nous avons toujours considéré et plaidé, qu'à défaut de vouloir se substituer à l'État, la Ville de Rennes aurait dû poursuivre plus loin son raisonnement et son engagement pour ouvrir cet espace de façon permanente, de jour comme de nuit.



L'utilité et la fréquentation du lieu par les sans abri n'est plus à démontrer. Tant et si bien que la municipalité s'était rapidement engagée à pérenniser son effort en déclarant souhaiter ouvrir cet espace d'accueil toute l'année. Néanmoins le lieu sera fermé durant 2 mois pour rénovation et aménagement et nul ne sait si au mois d'août il sera comme nombre de services sociaux lui aussi fermé. La rénovation et l'aménagement de La Pause sont sans doute indispensables mais pas moins qu'un accueil quotidien et permanent des sans-abri. La Ville de Rennes ne manque pourtant pas de locaux sans affectation ou de terrains libres où il aurait été possible d'installer une structure d'accueil provisoire.



La Préfecture d'Ille-et-Vilaine quant à elle prend en charge le financement des denrées alimentaires mais a déjà prévenu que l'année prochaine elle réduira sa participation de 50 %. Une économie de 9000 € qui à l'échelle du département est insignifiante et s'apparente davantage à une nouvelle provocation à l'égard des migrants. En effet si la fréquentation de La Pause est en hausse et est majoritairement composée de demandeurs d'asile, celle-ci est artificiellement organisée par la préfecture qui en ne s'acquittant pas de ses obligations légales d'hébergement envers les migrants les contraint à devenir des sans domicile fixe et à vivre de mendicité. Cette augmentation est aussi le résultat des effets pervers de la régionalisation qui impose aux nouveaux arrivants d'effectuer toutes leurs démarches administratives à Rennes....



La réduction budgétaire ou toute argumentation allant en ce sens est proprement scandaleuse. La préfecture, après avoir drastiquement réduit le nombre de places pour l'accueil des migrants l'année dernière dont le coût journalier était estimé aux alentours de 15 €, accompagnement social inclus, loge depuis, quotidiennement un certain nombre d'entre eux, généralement des familles, dans des hôtels. Le prix à payer pour ces hébergements en hôtel est nettement supérieur et annule en partie toute idée d'un quelconque souci économique. Sans compter que l'argent des contribuables ne devrait pas servir des intérêts privés....



Le Dal35 s'inquiète du renoncement et du manque d'implication des élus municipaux  pour lutter efficacement contre la préfecture qui une nouvelle fois, discrètement ou sournoisement, s'attaque aux droits fondamentaux , en réduisant arbitrairement les possibilités d'hébergement, d'aide matérielles et humanitaires des migrants, des sans abri et précaires.



Le constat est simple. La Ville de Rennes acte comme normal et inévitable qu'un nombre grandissant de personnes vivent temporairement ou définitivement à la rue sans ressources et sans assistance.

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